Publié le 17 mai 2024

Contrairement à l’intuition qui pousse à chercher un responsable à poursuivre, le Québec a fait un choix de société en 1978 : abolir le droit de poursuite pour les blessures corporelles au profit d’un régime public universel.

  • Les blessures corporelles sont toujours indemnisées par la SAAQ, peu importe la faute (le « no-fault »).
  • Les dommages matériels (la « tôle ») relèvent de votre assureur privé, où votre responsabilité influence votre prime et votre dossier FCSA pour 6 ans.

Recommandation : Comprendre ce pacte social et la dualité SAAQ/assureur privé est la seule façon de naviguer sereinement le système et d’être bien protégé, notamment en ajustant votre responsabilité civile pour les voyages hors Québec.

Pour quiconque arrive au Québec ou n’a jamais été confronté à un accident de la route, le premier réflexe est souvent de chercher un coupable. Si quelqu’un vous rentre dedans, il semble logique de vouloir le tenir responsable, voire de le poursuivre en justice pour les dommages et les blessures subis. Pourtant, au Québec, cette logique s’arrête net face à une réalité juridique unique en Amérique du Nord : le régime d’assurance automobile public, communément appelé « no-fault ». Cette impossibilité de poursuivre un autre conducteur pour des blessures corporelles n’est pas un simple règlement administratif ; c’est le fruit d’une profonde révolution juridique et sociale.

Avant 1978, le système québécois ressemblait à celui de la plupart des autres juridictions : un parcours du combattant judiciaire où la victime devait prouver la faute de l’autre pour espérer une indemnisation. Ce système laissait de nombreuses personnes sur le carreau. C’est pour mettre fin à cette iniquité que l’État a instauré un pacte social : en échange de l’abandon du droit de poursuite pour les blessures, chaque citoyen, qu’il soit fautif ou non, obtient la garantie d’être indemnisé par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Cet article se propose de décortiquer ce modèle québécois, non pas comme un simple guide, mais comme une leçon d’histoire et de droit pour comprendre la philosophie qui le sous-tend et les implications pratiques pour chaque conducteur.

Nous allons explorer la distinction fondamentale entre les dommages corporels et matériels, l’importance du Fichier Central des Sinistres Automobiles (FCSA) qui garde la mémoire de vos accidents, et les réflexes essentiels à avoir. Enfin, nous verrons les limites de ce pacte social, notamment lorsque vous franchissez la frontière américaine.

Blessures vs Tôle : qui paie quoi après un accident au Québec ?

Pour comprendre la logique québécoise, il faut d’abord dissocier complètement le corps de la machine. Le système repose sur une dualité stricte : le public pour l’humain, le privé pour le matériel. C’est le cœur de la révolution de 1978. Avant cette date, le système était basé sur le droit civil commun : la victime devait poursuivre le fautif pour obtenir réparation. Ce processus était long, coûteux, et souvent incertain. Des études de l’époque ont révélé une faille majeure dans ce système : avant l’instauration du régime public, 28% des victimes d’accident ne recevaient aucune indemnisation, soit par manque de moyens pour intenter une poursuite, soit parce que le conducteur fautif était insolvable.

La loi de 1978 a donc créé la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) et instauré le régime « sans égard à la responsabilité » (no-fault) pour toutes les blessures corporelles. Que vous soyez le conducteur prudent heurté à un feu rouge ou celui qui a causé la collision, la SAAQ vous indemnisera pour vos frais médicaux, pertes de revenus et autres préjudices corporels. En contrepartie de cette protection universelle, vous renoncez à votre droit de poursuivre l’autre conducteur. Pour les dommages matériels – la « tôle » – la situation est inverse. C’est votre assureur privé qui entre en jeu, et ici, la notion de responsabilité est capitale. Elle déterminera si vous devez payer votre franchise et quel impact l’accident aura sur votre prime future.

Cette distinction fondamentale est la clé de voûte de tout le système, comme le résume le tableau suivant, basé sur les informations d’Éducaloi.

Comparaison de la couverture SAAQ et de l’assureur privé
Aspect SAAQ (Blessures) Assureur Privé (Dommages matériels)
Couverture Dommages corporels uniquement Dommages matériels au véhicule
Responsabilité Sans égard à la responsabilité (no-fault) Selon votre responsabilité dans l’accident
Délai de traitement 7 jours avant première indemnité Variable selon l’assureur
Montant maximal 2024 295 687 $ pour préjudice non pécuniaire Selon votre contrat d’assurance
Franchise Aucune franchise Selon votre contrat (250 à 1000$+)

Faut-il déclarer un accrochage mineur si on paie les dégâts de sa poche ?

Face à un simple accrochage dans un stationnement, sans blessure apparente, la tentation est grande de s’arranger « à l’amiable ». Payer quelques centaines de dollars de sa poche pour une égratignure sur un pare-chocs semble plus simple et moins coûteux que de faire une réclamation qui pourrait faire grimper sa prime. D’un point de vue purement financier et immédiat, le calcul peut sembler juste. Cependant, cette décision ignore le fonctionnement profond du système d’assurance privé québécois et comporte des risques non négligeables. Le principal risque est que votre version des faits ne soit pas la seule.

Même si vous vous entendez verbalement avec l’autre conducteur, rien ne l’empêche de changer d’avis quelques heures ou quelques jours plus tard et de déclarer l’accident à son assureur. Vous vous retrouveriez alors dans une position difficile, car son assureur n’aura que sa version des événements. De plus, une douleur au cou ou au dos peut se manifester 24 à 48 heures après l’impact. Si vous n’avez pas déclaré l’accident, il sera plus complexe d’ouvrir un dossier à la SAAQ. Le plus important à comprendre est que le système privé a une mémoire infaillible : le Fichier Central des Sinistres Automobiles (FCSA). Ne pas déclarer un sinistre ne signifie pas qu’il n’existera pas dans ce fichier si l’autre partie, elle, le déclare.

Deux conducteurs évaluant des dommages mineurs sur leurs véhicules dans un stationnement québécois

Le constat amiable n’est pas une admission de culpabilité, mais un document qui consigne les faits acceptés par les deux parties au moment de l’événement. Le remplir correctement, même pour un dommage mineur, est une protection. Il fige une version commune des faits et facilite le travail des assureurs qui détermineront la responsabilité selon la Convention d’indemnisation directe. Se fier uniquement à une poignée de main, c’est parier sur la bonne foi d’un inconnu et ignorer la mécanique rigoureuse qui régit le monde de l’assurance.

Comment votre historique d’accidents vous suit pendant 6 ans chez tous les assureurs ?

Si la SAAQ incarne le volet collectif et social du pacte de 1978, le Fichier Central des Sinistres Automobiles (FCSA) est le pilier du volet individuel et privé. Géré par le Groupement des assureurs automobiles (GAA), ce fichier est en quelque sorte le « casier judiciaire » de chaque conducteur au Québec. Dès que vous êtes impliqué dans un sinistre, qu’il soit déclaré par vous ou par l’autre partie, votre assureur transmet les informations au FCSA. Ces informations incluent la date, le type de sinistre, le coût des dommages et, surtout, votre part de responsabilité.

La particularité de ce fichier est sa durée de vie et son accessibilité. En effet, comme le précise le GAA, le FCSA répertorie les sinistres dans lesquels chaque assuré a été impliqué au cours des six dernières années. Cette période de six ans est cruciale. Elle signifie que même si vous changez d’assureur, votre passé vous suit. Au moment de vous faire une soumission, un nouvel assureur consultera systématiquement votre dossier FCSA pour évaluer le risque que vous représentez. Un ou plusieurs accidents responsables dans les six dernières années se traduiront inévitablement par une prime plus élevée, car vous êtes statistiquement plus susceptible d’être impliqué dans un futur accident. C’est la matérialisation du principe de responsabilité dans le régime privé : vos actions passées ont une conséquence directe sur vos coûts futurs.

Il est donc primordial pour tout conducteur de connaître le contenu de son propre dossier. Un accès transparent à ces informations vous permet de vérifier leur exactitude et de comprendre pourquoi votre prime est ce qu’elle est. Savoir ce que les assureurs savent sur vous est la première étape pour gérer activement votre « profil de risque ».

Feuille de route pour consulter votre dossier FCSA

  1. Accès en ligne : Utilisez votre compte au Service d’authentification gouvernementale (clicSÉQUR) pour un accès instantané à votre dossier sur le site du GAA.
  2. Formulaire web : Remplissez le formulaire en ligne sur le site du GAA. Un agent traitera votre demande durant les heures de bureau.
  3. Voie postale : Téléchargez, imprimez et remplissez le formulaire de demande, puis postez-le avec une photocopie de votre permis de conduire du Québec.
  4. Consultation en personne : Prenez contact par téléphone avec le GAA pour fixer un rendez-vous et consulter votre dossier directement dans leurs bureaux.
  5. Vérification et contestation : Une fois votre dossier en main, vérifiez chaque entrée. Si vous constatez une erreur, vous avez le droit de demander une correction.

L’erreur d’attendre 2 semaines avant d’appeler l’assureur qui complique tout

Après le choc d’un accident, il est humain de vouloir prendre du recul. Cependant, dans le contexte juridique et administratif québécois, la procrastination est votre pire ennemie. Reporter les appels à la SAAQ et à votre assureur privé est une erreur qui peut avoir des conséquences financières et logistiques importantes. Chaque jour qui passe peut compliquer votre dossier et, dans certains cas, réduire vos droits à une indemnisation. Le système fonctionne sur la base de délais stricts qu’il faut impérativement respecter.

Le premier délai critique concerne la SAAQ et l’indemnité de remplacement de revenu. Si l’accident vous empêche de travailler, vous devez savoir que vous ne recevez aucune indemnité de remplacement de revenu de la SAAQ dans les 7 premiers jours suivant l’accident. Cette semaine de carence est assumée par l’employeur ou une assurance privée, mais pour que le mécanisme de la SAAQ s’enclenche au huitième jour, votre dossier doit être ouvert et votre incapacité documentée. Attendre deux semaines pour faire le premier appel signifie potentiellement une semaine de revenu perdue sans compensation.

Du côté de votre assureur privé, le délai est tout aussi important. Votre contrat d’assurance vous oblige à déclarer tout sinistre « promptement ». Attendre peut être interprété comme un manque de diligence et compliquer l’enquête de l’expert en sinistres. Les preuves (traces sur la chaussée, état des véhicules) peuvent disparaître, et la mémoire des témoins s’estomper. Un appel rapide permet à votre assureur de prendre le dossier en main, de vous guider sur les prochaines étapes (remorquage, choix d’un carrossier) et de communiquer avec l’assureur de l’autre partie. En résumé, l’action immédiate est un gage de simplicité et de protection de vos droits.

Comment ajouter un ado sur sa police sans faire exploser le budget familial ?

L’ajout d’un jeune conducteur sur une police d’assurance automobile est un moment redouté par de nombreux parents. La perception commune est que la prime va inévitablement « exploser », et elle n’est pas sans fondement. Les statistiques sont claires : les jeunes conducteurs, par leur manque d’expérience, représentent un risque d’accident plus élevé. Cependant, le contexte québécois offre un paradoxe intéressant. Grâce au régime « no-fault », l’assureur privé est protégé du risque le plus coûteux : les poursuites pour blessures corporelles graves, qui peuvent se chiffrer en millions de dollars. Ce risque est entièrement assumé par la SAAQ.

Alors, pourquoi la prime augmente-t-elle autant ? Parce que l’assureur se concentre exclusivement sur le risque matériel. Un jeune conducteur est plus susceptible de causer un accrochage, une sortie de route ou une collision qui endommagera le véhicule assuré (et potentiellement celui d’un tiers). L’augmentation de la prime reflète cette probabilité accrue de devoir verser une indemnité pour réparer ou remplacer de la « tôle ». Si le jeune conducteur a déjà eu des sinistres responsables inscrits à son dossier FCSA (par exemple avec un scooter), l’assureur verra son profil de risque comme encore plus élevé, et la prime s’ajustera en conséquence.

Jeune conducteur pratiquant avec un parent sur une route québécoise enneigée

Pour atténuer cette hausse, plusieurs stratégies peuvent être envisagées. Opter pour un véhicule plus ancien, moins coûteux à assurer, est une première piste. Augmenter la franchise pour les dommages par collision est une autre option : une franchise plus élevée signifie que vous assumez une plus grande part du risque, ce qui peut réduire la prime. Enfin, l’inscription du jeune à un cours de conduite reconnu et le maintien d’un bon dossier scolaire peuvent, chez certains assureurs, donner droit à des rabais. Il s’agit de trouver un équilibre entre une protection adéquate et un coût maîtrisé, en dialoguant ouvertement avec son assureur sur les options disponibles.

Accident à 0 $ ou estimation non réparée : que cachent ces mentions sur l’historique ?

En consultant l’historique d’un véhicule d’occasion ou son propre dossier FCSA, on peut tomber sur des mentions intrigantes comme « Accident – coût 0 $ » ou « Réclamation pour estimation seulement ». À première vue, cela semble rassurant. Un accident à 0 $ suggère un incident sans conséquence. Pourtant, ces inscriptions peuvent cacher une réalité bien plus complexe et illustrent parfaitement la dissociation entre le régime public et le régime privé au Québec. Un sinistre peut n’avoir aucun coût matériel, mais avoir engendré des dépenses considérables pour la collectivité.

Un « accident à 0 $ » au FCSA signifie simplement que l’assureur privé n’a versé aucune indemnité pour les dommages matériels. Cela peut arriver pour plusieurs raisons : les dommages étaient inférieurs à la franchise du conducteur, le conducteur a décidé de ne pas faire réparer son véhicule, ou il n’y avait tout simplement aucun dommage matériel. Cependant, ce même accident a pu causer des blessures corporelles. Le conducteur, un passager ou un piéton a peut-être été blessé et a fait une réclamation à la SAAQ. Cette réclamation pour un « coup du lapin » (entorse cervicale), une fracture ou des traumatismes plus graves ne figurera jamais au FCSA, mais elle a un coût bien réel, assumé par le régime public.

La mention est donc attribuée à une seule personne, généralement le conducteur du véhicule au moment des faits. Voir cette mention sur l’historique d’un véhicule doit donc inciter à la prudence. Elle signale qu’un événement a eu lieu. Il peut s’agir d’un simple frottement, mais aussi d’un impact qui, bien que n’ayant pas endommagé le pare-chocs, a pu causer un stress important sur la structure du véhicule ou, plus grave, a impliqué des blessures pour ses occupants. C’est un indice qui mérite d’être questionné lors de l’achat d’un véhicule.

Projet de loi et zones zéro émission : qui sera banni des centres-villes d’ici 5 ans ?

Au-delà du cadre assurantiel, le monde de l’automobile au Québec est en pleine mutation, poussé par des impératifs environnementaux. Comprendre le système d’assurance, c’est aussi anticiper les futures règles qui dicteront non seulement comment nous sommes couverts, mais aussi où et avec quoi nous pourrons rouler. La transition vers l’électromobilité et la lutte contre les changements climatiques redessinent la carte de la circulation urbaine, et des échéances claires se profilent à l’horizon.

Au niveau municipal, des villes comme Montréal prennent les devants avec des objectifs ambitieux. La volonté est de réduire drastiquement la présence des véhicules les plus polluants dans les zones les plus denses. Dans cette optique, la Ville de Montréal a clairement exprimé son intention : la mairesse Valérie Plante veut créer une ‘zone zéro émissions’ de GES au centre-ville d’ici 2030. Concrètement, cela signifie que d’ici la fin de la décennie, la circulation dans un périmètre défini du centre-ville pourrait être restreinte, voire interdite, aux véhicules à combustion interne. Cette mesure vise à améliorer la qualité de l’air et à encourager l’utilisation des transports en commun et des véhicules électriques.

Cette initiative locale s’inscrit dans une politique provinciale encore plus large et contraignante. Le gouvernement du Québec a légiféré pour accélérer la fin de la vente de véhicules neufs polluants. La loi est sans équivoque : à compter de 2035, la vente de véhicules neufs à essence sera interdite sur tout le territoire québécois. Les consommateurs qui souhaiteront acheter un véhicule neuf n’auront d’autre choix que de se tourner vers des modèles zéro émission (électriques ou à hydrogène). Ces deux jalons, 2030 pour les centres-villes et 2035 pour l’ensemble du marché du neuf, constituent des changements structurels qui impacteront tous les conducteurs et propriétaires de véhicules au Québec.

À retenir

  • Le « pacte social » de 1978 : En échange de l’abolition du droit de poursuite pour les blessures, la SAAQ indemnise toutes les victimes, peu importe leur responsabilité.
  • La mémoire du système privé : Les dommages matériels relèvent de votre assureur. Votre responsabilité est consignée pour 6 ans au FCSA et influence directement vos primes futures.
  • Les limites géographiques : Le régime « no-fault » est une exception québécoise. Il ne vous protège pas des poursuites pour les dommages causés à autrui à l’extérieur du Québec, notamment aux États-Unis.

1 million ou 2 millions : quel montant de responsabilité civile est nécessaire pour rouler aux USA ?

Le pacte social québécois est une forteresse protectrice, mais ses murs s’arrêtent aux frontières de la province. Dès que vous conduisez aux États-Unis ou dans une autre province canadienne, vous quittez le régime « no-fault » et revenez au système de droit commun : celui où vous pouvez être poursuivi pour les dommages que vous causez. C’est ici que le chapitre « Responsabilité civile » de votre contrat d’assurance privé prend toute son importance. La question n’est plus de savoir si vous êtes couvert, mais pour combien.

La loi au Québec oblige chaque propriétaire de véhicule à détenir une assurance responsabilité civile. Cependant, le montant minimal obligatoire est dérisoire face aux risques encourus à l’étranger. Bien que la protection SAAQ pour vos propres blessures vous suive partout dans le monde, elle ne couvre en rien votre responsabilité envers les autres si vous causez un accident hors du Québec. Si vous blessez gravement un citoyen américain en Floride, par exemple, celui-ci a le plein droit de vous poursuivre devant les tribunaux américains pour des millions de dollars en frais médicaux, pertes de revenus et dommages punitifs. Votre assurance responsabilité civile est votre seul rempart.

Alors que la loi n’exige qu’un minimum de 50 000 $, ce montant est totalement insuffisant pour voyager sereinement aux États-Unis. La plupart des experts et des courtiers d’assurance recommandent une couverture d’au moins 1 million de dollars, et de plus en plus, 2 millions de dollars. La différence de coût sur votre prime annuelle pour passer de 1 à 2 millions est souvent marginale, mais la différence de protection en cas de sinistre grave est immense. C’est une paix d’esprit qui n’a pas de prix. Choisir un montant de responsabilité civile élevé, c’est reconnaître les limites du modèle québécois et s’adapter à la réalité juridique du reste du continent.

En définitive, naviguer le système d’assurance automobile au Québec exige de dépasser l’intuition pour embrasser une logique historique et juridique. Comprendre que le « no-fault » est un choix de société pour protéger les corps, tout en laissant au secteur privé le soin de gérer le risque matériel via la responsabilité individuelle, est la clé. Pour être un conducteur véritablement éclairé et bien protégé, il est donc impératif de non seulement souscrire aux assurances obligatoires, mais aussi d’ajuster sa couverture, notamment en responsabilité civile, en fonction de ses habitudes de vie, y compris ses voyages hors de la Belle Province.

Rédigé par Sophie Bélanger, Ancienne gestionnaire SAAQ et courtière en assurance de dommages certifiée. Experte en réglementation routière, immatriculation et gestion des sinistres au Québec.